dimanche 3 mai 2009

20 bonnes raisons de créer sa boîte pendant la crise

Avec la crise, chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles. Pourtant, ces heures sombres peuvent aussi être l'occasion de se réjouir. Surtout pour ceux qui caressent l'espoir de monter un jour leur propre entreprise. Car la crise est également un formidable vivier d'atouts et d'avantages pour les créateurs.

D'ailleurs les Français ne s'y sont pas trompés, aidés il est vrai par le tout nouveau statut d'auto-entrepreneur : 44 544 personnes se sont lancées en février, soit 42% de plus qu'un an auparavant. Voici pourquoi créer sa boîte pendant la crise est loin d'être une idée folle.

Raison 1 : Bureaux, publicité... Tout est moins cher

Premier argument pour créer sa boîte en temps de crise : une baisse des coûts conséquente sur quelques-uns des plus importants postes de dépenses.

En particulier, les prix de l'immobilier de bureaux ont connu une forte chute : -25% en quelques mois à Paris, -10% sur l'ensemble du territoire en 2008. Même topo avec le prix des terrains ou le marché des entrepôts, dont le volume des transactions a baissé de 4% l'an dernier.

Autre frais minimisé par la crise : les coûts marketing, avec des tarifs publicitaires en baisse grâce à de confortables rabais.

Raison 2 : Des collaborateurs de qualité disponibles et à moindre coûts

Les entreprises ferment ou licencient. Résultats : de nombreux cadres, employés ou ouvriers qualifiés sont disponibles. Idem pour les jeunes diplômés prometteurs que s'arrachent habituellement les sociétés.

Tous, ou en tout cas la majorité, sont disponibles et prêts à accepter des salaires inférieurs à ce que leur formation ou leur expérience peut leur permettre de prétendre. Alors autant en profiter. D'autant que leur motivation sera sans nul doute au rendez-vous, bien contents qu'ils seront d'avoir trouvé un emploi en cette période.

Raison 3 : De l'équipement au rabais grâce aux faillites

Une entreprise qui ferme ou réduit la voilure n'abandonne pas que des salariés. Il en va de même de ses équipements, dont elle cherche à se débarrasser.

Et plutôt que de les confier à la décharge, elle préfère bien évidemment les vendre, y compris à un coût minime puisque cela lui permet d'économiser sur les coûts de transport.

Dans le cas d'une fermeture définitive, les mandataires sociaux cherchent également à vendre les actifs pour rembourser les créanciers dans la mesure du possible. Bref, voilà l'occasion pour vous de vous équiper à moindre coût et donc de réduire votre besoin en capital.

Raison 4 : Des proches qui n'ont plus que vous pour investir

Lancer son entreprise est certes une question de motivation, mais cela demande également un capital de départ, pas toujours évident à obtenir, surtout en temps de frilosité bancaire généralisée.

Heureusement, famille et amis sont éventuellement là pour croire en vous et investir dans votre future affaire. Et ils sont d'autant plus ouverts à l'idée qu'ils ne peuvent de toute manière raisonnablement pas investir dans l'immobilier ou sur les marchés dans une telle période !

Raison 5 : Des entreprises qui ne demandent qu'à être rachetées

La crise fait autant peur aux salariés qu'aux chefs d'entreprises, voire plus. Certains d'entre eux craignent tellement les jours sombres à venir -et ce alors qu'ils sont proches d'une retraite bien méritée !- qu'ils n'ont plus qu'une idée en tête : vendre leur affaire au plus vite avant, croient-ils, qu'elle ne vaille plus rien. Certains se contenteront même de la simple reprise de leur bail.

Vous l'aurez compris, la crise peut donc être une formidable opportunité pour reprendre à moindre coût une entreprise qui ne demande qu'à être développée par vos soins. Donc n'hésitez pas à vous renseigner.

Raison 6 : Peu se lanceront, vous aurez moins de concurrents

Vous pensez qu'il est absurde de créer une entreprise en temps de crise ? Surtout celle-ci ? Tant mieux ! Dites vous que la plupart des gens pensent la même chose mais que contrairement à vous, ils n'oseront pas franchir le pas.

Cela fera autant de concurrents en moins à affronter et vous facilitera le marché dans un premier temps. Et quand ils se décideront, vous aurez déjà une confortable longueur d'avance, d'autant plus appréciable que cette fois la croissance économique sera au rendez-vous.

Raison 7 : Certains secteurs sont des valeurs sûres...

Crise ou pas crise, certains secteurs ne souffrent pas, ou en tout cas bien moins que les autres. Parmi eux on compte ceux qui répondent à des besoins dits essentiels ou de première nécessité, au premier rangs desquels l'alimentation.

Vieillissement de la population oblige, en font également partie les services à la personne et en particulier ceux en relation avec les seniors et la prise en charge de la dépendance. Autres secteurs solides : la santé, l'énergie et les télécommunications et les services de réparation, notamment informatique.

Raison 8 : d'autres secteurs décollent

Plus étonnant que les secteurs qui résistent, ceux qui connaissent une embellie grâce à la crise. En première ligne : ceux qui répondent à de nouveaux besoins, et notamment celui de trouver le meilleur prix. D'où le succès des enseignes discount et la prolifération de nouveaux magasins spécialisés dans l'occasion.

Autres créneaux porteurs, le luxe "abordable" et surtout le green business (ou greentech ou cleantech) désormais vu comme la panacée face à la crise économique.

Enfin, une bonne idée pour réduire les coûts des entreprises ne devrait avoir aucun mal à trouver preneur.

Raison 9 : Pour les débuts, la crise ne change (presque) rien

A quelques exceptions près, les débuts d'une entreprise sont rarement tonitruants. Ceux-ci s'accompagnent davantage de pertes que de bénéfices faramineux et sont plutôt consacrés à la recherche du chiffre d'affaires et pour cela au peaufinage de son offre.

Or, si la crise risque de diminuer le potentiel de chiffre d'affaires, elle ne vous empêchera pas de tirer les mêmes conclusions qu'en temps normal. Votre offre répond-elle parfaitement à la demande, votre stratégie est-elle la bonne ? Votre marketing est-il efficace ?

Raison 10 : De grands groupes ont été créés pendant des crises

Ils sont la preuve que les crises ne sont pas un obstacle. Quelques-uns des plus grands groupes mondiaux se sont lancés lors de périodes difficiles pour l'économie.

A commencer par Microsoft et Apple, toutes deux nées dans les années 70 et les affres des chocs pétroliers. En fait, plus de la moitié des sociétés composant l'indice Dow Jones sont issues de crises : Procter & Gamble, Disney, McDonald's, General Electric et Johnson & Johnson notamment.

Raison 11 : Si vous réussissez, l'avenir est à vous

La crise et la demande en berne posent tout de même quelques difficultés à une nouvelle entreprise. Mais cela vous oblige à partir sur les bases les plus saines possibles. A savoir, pour schématiser, des coûts réduits au maximum et une efficacité à son apogée. Ce que tout créateur recherche mais qu'un marché en pleine expansion peut parfois faire oublier.

De plus, rien de tel que le manque d'argent pour booster la créativité. Or, si votre entreprise démarre ainsi et survit à la crise, rien ne pourra plus l'arrêter une fois le marché reparti. Sans compter la longueur d'avance et la culture d'entreprise gagnées pour toujours.

Raison 12 : Les grands groupe ont besoin de vous...

Difficile pour les grandes entreprises de poursuivre leur croissance -indispensable tant leurs performances sont scrutées et commentées- en ces temps de crise. D'autant plus difficile qu'elles manquent forcément de réactivité.

Résultat, le meilleur moyen pour elles, et le plus rapide, reste la croissance externe. Sauf que l'actuelle frilosité bancaire en matière de crédits les contraint à se tourner vers des cibles au prix raisonnable. Les entreprises nouvellement créées mais performantes sont donc des proies idéales. A vous d'en faire partie.

Raison 13 : les business angels n'attendent que vous

Les business angels sont en plein désarroi : ils ont de l'argent mais ne savent pas quoi en faire. Selon Aelios Finance, qui publie un baromètre des "perspectives d'investissement des fonds français", en janvier 2009, "les fonds de capital développement et de capital risque déclarent être en phase active d'investissement et être prêts à investir à un rythme rapide."

Et d'ajouter : "Les conditions météo sont donc favorables pour les entrepreneurs souhaitant lever des fonds pour tirer parti des opportunités que génère la crise." Début février, le président du salon des entrepreneurs confiait au Figaro : "C'est la bonne nouvelle de ce début 2009 : les fonds ont de l'argent mais manquent de bons dossiers."

Raison 14 : Les entreprises renouvellent leurs partenaires

Une société en pleine expansion, ou qui veut profiter à plein d'un marché porteur, n'est pas forcément encline à revoir ses relations avec ses habituels fournisseurs et prestataires. Le changement en général, la renégociation et la recherche d'acteurs en particulier, représentent autant d'heures de travail qui ne seront pas consacrées au développement de la société.

En revanche, en temps de crise, l'époque est à la rationalisation et à la réduction des coûts. Résultat : les entreprises recherchent des partenaires à même de leur faire réaliser des économies, et tant pis si ils n'ont pas l'habitude de travailler ensemble. Ce qui signifie plus d'opportunités pour les nouveaux acteurs.

Raison 15 : La concurrence ne se méfiera pas de vous

Comme dit précédemment, grâce à la crise, vous devriez affronter une concurrence restreinte (entre ceux qui ne se lancent pas et les entreprises disparues). Mais cela va plus loin : les entreprises concurrentes ne devraient pas vous poser autant de soucis qu'en temps normal.

D'abord parce qu'il y a de grandes chances qu'elles soient sceptiques quant à votre succès vu la période, ensuite parce qu'elles ont déjà fort à faire chez elles, occupées qu'elles sont à réduire leurs coûts, à augmenter leur marges, à scruter leurs ventes. Bref, à être trop tournées vers elles-mêmes pour se soucier du petit nouveau du marché.

Raison 16 : Les médias s'intéresseront à vous

C'est bien connu, les médias aiment autant les belles histoires que les personnages qui vont à contre-courant et n'ont pas peur de l'adversité. C'est vrai pour les chaînes de télévision comme pour les journaux nationaux et locaux. A vous d'en profiter pour bénéficier d'une couverture médiatique à votre échelle.

Ce sera autant de coût marketing en moins et de notoriété en plus. Et un portrait flatteur de vous ou de votre entreprise pourra donner une bonne impression à des clients ou partenaires potentiels.

Raison 17 : Avec les guichets départ, c'est le moment ou jamais

L'un des premiers obstacles qui se dresse devant le créateur d'entreprise est le besoin en capital. Paradoxalement, la crise peut être une opportunité pour amasser quelques milliers d'euros fort utiles.

L'astuce : la multiplication des guichets départs, certains étant particulièrement généreux. La période peut également être propice pour profiter de la nouvelle séparation amiable qui comme les guichets départ permet d'obtenir indemnités et allocations chômage, au contraire d'une simple démission.

Raison 18 : De nouvelles aides fiscales pour vos débuts

La crise a forcé le gouvernement à multiplier les mesures de relance de l'économie. Outre les investissements susceptibles de créer de l'activité, et dont rien ne vous interdit de profiter, plusieurs aides fiscales peuvent être les bienvenues.

Par exemple : les entreprises de moins de 10 salariés profitent d'une exonération de cotisations sociales jusqu'à 1,6 fois le Smic pour toute nouvelle embauche. Et les nouveaux investissements sont exonérés de taxe professionnelle jusqu'au 1er janvier 2010. Enfin, la création d'un fonds d'investissement social doit profiter au financement de la formation. De quoi peut-être vous préparer au mieux avant de vous lancer.

Raison 19 : Il suffit de respecter quelques règles

Certes, la crise peut rendre le démarrage d'une nouvelle entreprise un peu plus difficile, mais comme nous l'avons vu, cela contraint à partir sur des bases saines. Et pour cela, il suffit de respecter d'autant plus scrupuleusement quelques règles élémentaires.

D'abord, penser au mieux son offre et placer le client et ses (nouvelles) attentes au cœur de sa réflexion. Ensuite, rationaliser au mieux ses coûts. Avez-vous vraiment besoin de bureaux, votre maison ne suffit pas pour vos débuts ? Un site Internet, une ligne et un email professionnels sont-ils forcément indispensables ? L'aventure mérite-t-elle vraiment de partir à plusieurs ? Autre règle d'or, limitez au maximum votre endettement de départ.

Raison 20 : Sans emploi, que faire d'autre ?

Bien sûr, ce n'est pas la plus drôle ni la plus motivante des raisons de se lancer dans la création d'entreprise. N'empêche ! La crise a coulé votre entreprise ou l'a contrainte à réduire ses effectifs et vous faites partie des victimes. Ou alors cela pourrait bientôt être le cas. Et avec un taux de chômage prévu à près de 9% au deuxième trimestre par l'Insee (qui table sur 387 000 destructions d'emplois au premier semestre), il sera difficile de retrouver un emploi.

Il ne vous reste donc plus q'une solution : créez votre propre job en même tant que votre société. Cela ne pourra qu'être plus enrichissant que l'attente du redémarrage du marché de l'emploi.




© Copyright by Les temps sont durs | Powered by Jay Delachance | Concept Fabrice Retailleau