mardi 23 février 2010

Le PDG de MySpace viré neuf mois après avoir été embauché

INTERNET - Le réseau social poursuit un peu plus sa descente aux enfers...

C'était il y a même pas un an. Owen Van Natta, ancien de chez Facebook, était parachuté par News Corp et Rupert Murdoch à la tête de MySpace. Avec une mission d'importance: arrêter hémorragie et sauver l'ancien roi des réseaux sociaux, emblème de la pop culture des années 2000. Neuf mois après, le bilan n'est visiblement pas satisfaisant: Van Natta s'est fait remercier mercredi. Une doublette interne le remplacera.

L'histoire à la tête de MySpace a toujours plus ou moins ressemblé à Dallas, comme l'expliquait en juin 2009 Julia Angwin, auteur du livre Stealing MySpace. Cette fois encore, des bruits de couloir évoquent des dissensions internes entre Van Natta et ses deux seconds, qu'il n'avait pas choisis.

Rien ne va

En avril 2008, Facebook rattrapait MySapce avec environ 120 millions de membres. Deux ans après, Facebook a dépassé les 400 millions. MySpace, se trainant une image has-been, a stagné, perdant des membres actifs et surtout de l'argent. Une spirale qui a poussé le site à licencier un tiers de ses effectifs l'an dernier.

Rupert Murdoch a déboursé plus d'un demi-milliard de dollars pour s'offrir MySpace en 2005. Après des débuts plutôt prometteurs, le site est devenu un poids mort. Officiellement, ses dirigeants expliquent qu'ils essaient de le recentrer en un portail de divertissement autour de la musique et qu'ils ont abandonné l'idée de disputer une bataille avec Facebook. Peut-être car ils l'ont déjà perdue.

Myspace

MySpace est un site Web de réseautage social fondé aux États-Unis, qui met gratuitement à disposition de ses membres enregistrés un espace web personnalisé, permettant de présenter diverses informations personnelles et d'y faire un blog. Il est connu pour héberger de nombreuses pages internet de groupes de musique et de DJs qui y entreposent et présentent leurs compositions musicales. Le site possède aussi un système de messagerie et permet par ailleurs de « poster » ses photos.

Fondé par Tom Anderson et Chris DeWolfe en août 2003, MySpace a été racheté par le groupe de Rupert Murdoch, News Corp., en juillet 2005. D'après les taux de fréquentation fournis par le site Alexa, MySpace était en octobre 2005 le quatrième site le plus consulté au monde derrière ceux de Yahoo!, AOL et MSN et devant eBay et Facebook.

Depuis la mi-août 2006, il existe une version en langue française du site dont la version officielle est sortie le 17 janvier 2007. En date du 12 avril 2008, MySpace comptait plus de 230 182 000 utilisateurs.

La très grande fréquentation de MySpace a permis à certains contributeurs « musicaux » d'atteindre une notoriété leur ouvrant la porte des majors.

Les pages Myspace de certains musiciens sont plus visitées que le site officiel, et certains éditeurs conseillent même à leurs artistes de ne pas créer de sites officiels mais plutôt une page MySpace. Les avantages perçus sont une grande réactivité et visibilité, grâce à la facilité pour annoncer les concerts et lancer des invitations, mais aussi pour rester en contact entre musiciens et « Si Myspace était un pays, il serait le 5e pays le plus important au monde en terme de population, tout juste entre l’Indonésie et le Brésil... Plus de 31 milliards de recherches sont effectuées chaque mois sur Google… Le nombre de messages transmis et reçus chaque jour dans le monde dépasse la population du globe… » (Karl Fish, Scott McLeod, Jeff Brenman Vidéo Did you know(en ligne, consulté le 14/10/09).
  • Selon Wired News, qui appartient aussi à News Corp., MySpace subit la pression des majors de l'industrie du disque pour ne plus laisser diffuser par ses membres de la musique sous copyright sans autorisation. Une procédure juridique a d'ailleurs été entamée par Universal Music (novembre 2006).
  • Des anciens utilisateurs critiques et des activistes de contre-culture appellent au boycott de MySpace . Dans un tract signé « Fuck MySpace ! », ils reprochent ses sources de financement publicitaire et son affiliation à Rupert Murdoch, PDG de la News Corporation. Ils attaquent plus particulièrement les utilisateurs publiant gratuitement leur contenu parfois contestataire pour ce qu'ils considèrent être une multinationale dégageant du profit soutenant une politique internationale belliciste, et un réseau fermé excluant les non-membres et les groupes préférant avoir un site web indépendant. Les utilisateurs « pro » MySpace se défendent, eux, en évoquant un manque d'interactivité et de rapports humains dans le reste du web, que leurs apporterait par défaut l'utilisation de ce système de réseau.
  • Les liens extérieurs affichés par les membres sur leur profil passent par un système propre au site, sous forme de MSlink, qui prévient le visiteur qu'il va sortir de MySpace.

Le virage raté

Comment passe-t-on de la position de leader, du site américain le plus visité (devant Google, Yahoo ou MSN, en 2006), d'un emblème sociétal et de la pop culture (une «génération MySpace» est née dira Business Week en 2005) à une image has-been, moquée sur le net comme un FAIL (un échec), tout juste bon pour les groupies musicaux et les amateurs de photos trash de Miss America?

«Le plus grand raté de MySpace, c'est de ne pas avoir su s'adapter à l'innovation technologique et sociale», analyse pour 20minutes.fr Julia Angwin, journaliste spécialiste des nouvelles technologies au «Wall Street Journal» et auteur du livre «Stealing MySpace», sur les luttes de pouvoir pour le contrôle du site –de sa création sur les cendres d'un réseau de spam au rachat par Murdoch. Quelle évolution? «Celle des flux (feeds), notamment. Sur Facebook ou Twitter, les messages et les liens et les photos fusent à toute vitesse. MySpace, même s'il a essayé de rattraper son retard, reste plus statique, avec une interface personnalisable lourde». Paul Ackerman, responsable éditorial de la communauté sur 20minutes.fr confirme. «Plus de temps à perdre sur MySpace pour animer la communauté des lecteurs. Il n'y a plus aucun échange, juste des musiciens en manque de promo et des actrices porno louches.»

De l'espoir?

Ce décrochage, certains l'attribuent au rachat par News Corp. Julia Angwin acquiesce. «Tout à coup, MySpace s'est retrouvé intégré à un conglomérat, et des dissension sur qui mettre à sa tête ont éclaté.» Au lieu d'écouter ses membres, comme il le faisait à ses débuts, MySpace veut grandir. Trop vite. A partir de 2006, des bureaux sont ouverts en Europe et en Australie, avec une hiérarchie lourde. Puis vient «MySpace Music», lancé au printemps 2008, avec les quatre majors à bord et l'ambition insolente de concurrencer iTunes (lire «MySpace Music, what went wrong», sur Wired).

Pourtant, tout n'est pas à jeter. Certes, quand Facebook affiche une croissance insolente et fonce vers les 300 millions de membres, MySpace stagne –et s'est même fait doubler en membres sur son dernier bastion des Etats-Unis. Mais une base de 125 millions d'utilisateurs (contrairement à l'idée reçue, à la démographie assez proche de celle de Facebook, avec un segment roi des 18-34 ans), qui passent plus longtemps sur le site que sur celui des concurrents, garde un potentiel certain, «surtout en se recentrant sur la musique», estime Julia Angwin.

Des espoirs, d'autant plus que MySpace a jusqu'ici été plus agressif que Facebook sur la publicité. Reste que l'accord avec Google, qui fournissait environ un tiers de ses revenus à MySpace, avec 300 millions de dollars par an, devrait fondre après 2010 –ce qui explique sans doute une partie des restructurations actuelles. Peut-être l'inspiration viendra-t-elle d'Asie, où les réseaux sociaux, en diversifiant leurs sources de revenus, semblent avoir trouvé la recette pour gagner de l'argent.

MySpace aurait pu s'offrir Facebook pour 75 millions de dollars

En 2005, MySpace aurait tenté de racheter son concurrent Facebook, selon le livre "Stealing MySpace" de la journaliste du "Wall Street Journal" Julia Angwin, à paraître en mars aux Etats-Unis. Le co-fondateur et directeur général de MySpace, Chris DeWolfe, aurait en effet rencontré à plusieurs reprises son homologue chez Facebook, Mark Zuckerberg pour envisager une forme de fusion. Mark Zuckerberg aurait finalement fait une offre au CEO de MySpace, portant sur la cession de Facebook pour un montant de 75 millions de dollars. Chris DeWolfe aurait décliné cette offre.

Quelques mois après le rachat, mi-2005, de Myspace par News Corp pour 580 millions de dollars, Chris DeWolfe et Mark Zuckerberg se seraient à nouveau rencontrés pour évoquer une éventuelle transaction. Cette fois-ci, Mark Zuckerberg aurait relevé ses exigences à pas moins de 750 millions de dollars. Ce que Chris DeWolfe aurait une fois de plus refusé.

Facebook attendra octobre 2007 pour s'adosser à Microsoft, qui valorisera le réseau social à 15 milliards de dollars, en achetant 1,6 % de son capital pour 240 millions de dollars (lire Microsoft mise 240 millions sur Facebook et sa rentabilité publicitaire, du 26/10/2007). Ironie de l'histoire, Facebook génère aujourd'hui deux fois plus de trafic dans le monde que MySpace, selon Comscore.

Petite note amusante des Anti Myspace à l’usage des égarés qui pataugent dans MySpace

Aujourd'hui, à qui appartient MySpace ?

A l’homme d’affaires australo-américain Rupert Murdoch. Pour résumer, il s’agit d’un milliardaire, ami personnel de la famille Bush, propagandiste politique par le biais de son empire médiatique (dont la très fameuse chaîne de TV Fox News, première chaîne d’information américaine) et soutien actif des interventions militaires des USA à travers le monde. Durant la préparation de l’invasion irakienne, les 175 journaux et publications que possède Murdoch à travers le monde ont toutes largement défendues l’entrée en guerre américaine.

Pourquoi boycotter MySpace ?

La logique est simple. La chose la plus complexe aujourd’hui pour les sites internet qui tirent leurs revenus de la publicité est de créer du contenu. Le contenu du réseau MySpace est créé à 100% par ses utilisateurs. MySpace a été racheté 580 millions de dollars par Murdoch en 2005. Tout ça grâce à chacun de ses utilisateurs... Et cet argent ne sert qu’à renforcer le pouvoir et le contrôle social sur les populations. Mais au-delà, ça fait encore plus mal de voir des groupes underground, qui se revendiquent anti-capitalistes et prétendent défendre des alternatives, se vendre sans sourciller chez MySpace, en dessous d’un beau bandeau de pub pour Air France, Meetic ou SFR. Et pire encore, de moins en moins de gens semblent se poser la question, l’effet de mode a marché en un temps-record, parfois même dès les premiers répétitions ;« il nous faut un MySpace ! ».

Un gadget stupide gavé de pubs, devenu vital, avec d’acharnés défenseurs qui voient rouge dès qu’on leur parle de ce que ça représente. Certains prônent le DIY « Do It Yourself » (Faites-le vous même) mais ne sont pas foutus de passer plus d’une demi-heure pour faire un site qui va diffuser leur zique et servir de vitrine. Les mecs passent des heures et des heures a torcher des morceaux, soigner des mélodies, mettre sur papier et en musique ce qu’ils ont dans les tripes... et balancent ça au monde entier sur des sites tous ripoux remplis de pubs, appartenant à la lie de l’humanité... parce que c’est simple, facile et que presque tout le monde en a un. Et tant pis si on alimente les caisses d’une pourriture faf ultra puissante pour faire connaitre ses chansons anti-militaristes super-engagées, le manque de temps ou de compétences techniques à bon dos !

Petites réponses aux arguments trop souvent entendus...

« Myspace est un outil formidable ». Et comment faisions-nous avant MySpace ? Et bien on créait des sites internet nous mêmes (avec nos doigts et notre cerveau), on s’envoyait des e-mails et tout fonctionnait tout aussi bien. Des connexions et des réseaux s’organisaient. Faire une page internet pour présenter son groupe est à la portée de tout le monde (ou d’un Kamarade qui s’y connaît, dans le pire des cas). Cela demande un peu plus d’efforts que d’ouvrir un compte MySpace mais cela permet de rester indépendant.

« Dommage de boycotter MySpace qui est un formidable outil de communication gratuit pour des dizaines de millier de groupes. Grâce à MySpace on entend et communique avec des groupes que l’on entend nulle part ailleurs.. ou presque. » Faux. Il existe encore (et heureusement !) des milliers de groupes qui n’ont pas de MySpace, ou n’en veulent pas. Et rien ne t’empêche de les découvrir, via un bon moteur de recherche, en lisant quelques fanzines, en écoutant quelques bonnes émissions de radios, ou en fréquentant quelques bons forums.

« On peut rencontrer plein de gens grâce à MySpace » Curieux, moi qui pensait que ça servait seulement à dire « thanks for the add ! ». Chacun peut ainsi se targuer d’avoir plein d’amis virtuels dans la scène, c’est formidable, en effet...

« Il y a des groupes super engagés sur MySpace ! » Et ? T’as besoin de suivre des idoles ? Surtout quand elles sont elles-mêmes incohérentes, sciemment ou par ignorance..


Louxor






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